/image%2F1355447%2F20160327%2Fob_9131f4_gallery-36-50-50612-jpg)
Lucien Edmond Spacenski, l'anonyme du Journal de Rouen du 24 décembre 1918
Publié le 24 Décembre 2018
Il y a cent ans, le 24 décembre 1918, l'Europe était encore dans la guerre. J'ai décidé de regarder dans le Journal de Rouen ce qui avait eut lieu à cette date. Je suis tombé sur cette annonce de nomination d'un soldat au grade d'officier de la Légion d'Honneur. Il n'en faut pas plus pour aiguiser la curiosité d'un généalogiste amateur.
AD76 - Journal de Rouen du mardi 24 décembre 1918
Le premier indice que nous avons, c'est la nomination au grade de chevalier de la Légion d'Honneur. Il faut donc regarder sur la base Léonore si un Spacenski apparaît. Et c'est le cas ! Il n'y en a qu'un seul, mais il convient de comprendre s'il s'agit de la même personne.
Le dossier apprends que Spacenski est dit capitaine. Dans l'annonce il est dit chef de bataillon, ce qui peut concorder. Précédemment, il a été fait chevalier de la Légion d'Honneur le 25 décembre 1916. Il est alors dit capitaine d'active au 228 régiment d'infanterie.
Lucien Edmond Spacenski est né le 18 mai 1870 à Nogent-en-Othe dans l'Aube.
AN - LH/2541/29, dossier individuel de Lucien Edmond Spacenski.
Nous apprenons que Lucien Edmond est le fils d'un instituteur de 25 ans, Louis Adrien, et de Constantine Esther Rousseau, âgée de 17 ans.
Son dossier permet encore de savoir qu'il mesurait 1m62, avait les cheveux noirs et les yeux châtains.
Sa carrière militaire est également scrupuleusement indiquée, avec parfois les fonctions complémentaires que Lucien exerçait.
Lucien Edmond fut aussi décoré de la croix de guerre avec palmes. Voici comment il a été cité au Journal Officiel du 24 décembre 1918 :
Chef de bataillon d'un sang froid, d'un calme remarquables dans des circonstances les plus critiques. A pendant les journées des 23 et 24 juillet [1918] comme commandant d'un Bataillon de tête brillamment attaqué une position ennemie garnie de mitrailleuses et malgré un violent bombardement a atteint tous ses objectifs en 3/4 d'heure, s'y est ensuite maintenu. Malgré ses pertes a fait de nombreux prisonniers et capturé 2 canons.
Bien sûr, il existe aussi des sources complémentaires. La première étant la fiche matricule de Lucien Edmond Spacenski, facilement trouvable sur le site des Archives départementales de l'Aube.
Outre la confirmation de son état-civil et de son aspect physique, nous savons maintenant qu'il était étudiant au moment de son service militaire. Il avait donc un niveau d'éducation supérieur à la moyenne, pour l'époque.
Par la suite, après avoir fait son temps, entre 1891 et 1894, il est renvoyé pour 5 ans, avec prime.
Le 31 mars 1896, il est admis comme élève officier à l’École militaire d'infanterie de Saint-Maixent. La ville a toujours une école militaire pour former les sous-officiers.
Il a aussi suivi des cours d'application au camp militaire de La Valbonne, dans l'Ain, du 26 mai au 30 juin 1903.
Il va donc participer à l'ensemble de la guerre. C'est un officier assez typique du premier conflit mondial.
Il meurt le 4 avril 1938 à Villeneuve l'Archevêque dans l'Yonne.