B comme Boucane (#ChallengeAZ 2019)

Voici le second épisode de ce challenge AZ. Il sera un peu plus léger que le précédent. Je n'ai pas vraiment de fil directeur, mais bien plutôt pour idée de faire découvrir des personnages, des activités ou des événements qui m'ont marqué au cours de mes quinze ans de recherches généalogiques. 

Aujourd'hui, je vais parler de la boucane. Ce terme typiquement fécampois - de Fécamp en Seine-Maritime - fait référence à une pratique bien plus ancienne : le fumage ou la fumaison du hareng.

Ma famille, du côté paternel, a possédé une boucane. Dans ce blog, j'ai déjà évoqué ces activités liées à la pêche dans ma série sur le quotidien d'une famille au début du XXe siècle.

Pour fumer le poisson, il fallait disposer de beaucoup d'espace, de bâtiments spéciaux : les boucanes. A Fécamp, elles ont fait partie du paysage urbain pendant de très nombreuses années, dont l'élément typique est l'alignement des cheminées (parfois jusqu'à 10 ou 12). Aujourd'hui, la plupart ont été détruites. Celle que possédait ma famille est encore debout et il est toujours possible d'observer les fameuses cheminées qui sortent du toit.

Ci-dessous, voici deux photos d'une maquette exposée au Musée des Pêcheries à Fécamp, qui permet de bien se rendre compte du fonctionnement d'une boucane.

Au rez-de-chaussée, on allumait un feu de bois de hêtre afin de créer un courant d'air chaud dont le but était de dessécher le hareng. Ensuite, le feu était recouvert de sciure d'orme ou de hêtre afin de dégager une épaisse fumée pour saurir le hareng. La difficulté était qu'il fallait maintenir une température stable, aux alentours de 26 ou 27°C.

Dans la photo du bas, nous voyons des grands bacs. Ils avaient pour fonction de dessaler le poisson avant le fumage. Les harengs étaient préparés puis alignés sur des baguettes en bois, appelés "hanets". Enfant, je jouais avec certaines de ces baguettes, récupérées par mes parents. Elles faisaient des lances très crédibles.

Plus sérieusement, cette technique du fumage du hareng n'a pas évoluée au cours du XXe siècle, et cela malgré les normes européennes, afin de conserver un aspect traditionnel qui faisait évidemment le charme et le goût des produits. C'était un argument de vente, mis en avant sur les boîtes.   

Les images d'illustration de ce challenge sont tirées du site Gallica, d'un abécédaire intitulé "A.B.C. des enfants studieux" (voir ici).