La généalogie : une passion très ancienne

Publié le 22 Mars 2016

Aux origines de ma passion

Je pratique la généalogie, approximativement, depuis l'âge de douze ans. Sans me rappeler la date précise, ni même l'année, je sais avec certitude m'être rendu pour la première fois aux Archives départementales de Seine-Maritime lorsque j'étais au collège, entre 2000 et 2005.

Je possède un arbre, au crayon à papier, de la main de mon grand-père, mais c'est à mon père que je dois ma passion pour la généalogie. Il tenait un classeur de fiches généalogiques et allait souvent chez une personne de la famille, Ferdinand Cardon (1915-2011), pour parler des Grivel et de pleins d'autres choses. Celui-ci possède avec moi un ancêtre commun, Joseph Grivel (1851-1921). Pour lui, son grand-père. Pour moi, il s'agit du grand-père de mon arrière-grand-père. 

 

Arbre d'ascendance de Louis Levacher, mon grand-père. Encadré en noir, l'ancêtre commun avec Ferdinand Cardon.

Arbre d'ascendance de Louis Levacher, mon grand-père. Encadré en noir, l'ancêtre commun avec Ferdinand Cardon.

Les classeurs concernant la famille Grivel, et une partie de l'histoire des Levacher (mon nom), sont toujours rangés dans la maison de mon enfance, à Fécamp. C'est un point de départ. Mon premier objectif ne fut donc pas de remonter du côté de mon nom, mais de celui des Grivel, en complétant les informations recensées par ce cousin éloigné. Une tâche ardue à l'époque des balbutiements d'internet.

J'ai commencé avec un logiciel de pointe (toujours actuellement) : Heredis. En parallèle, j'ai récupéré les identifiants du compte créé par mon père sur le site le plus important en matière de généalogie : Geneanet. Ce site recense les recherches de milliers de généalogistes amateurs. Cette mise en commun des informations m'a permis de commencer mon arbre.

Aujourd'hui, lorsque je vois les progrès et le confort que possèdent les généalogistes débutants, il est évident que je ne ferais plus les choses de la même manière. Car je me trouve avec une grande base généalogique (près de 3 600 individus), mais moins du quart des fiches sont vérifiées et sourcées. Ma jeunesse, mon manque de méthode, et surtout la volonté de remonter très vite le plus loin possible dans le temps, m'ont fait faire d'inévitables erreurs.

Partir à la recherche de ses racines, mais pas seulement...

A la base, la généalogie est une passion. Car sans passion, est-il raisonnable de débuter des recherches ? Je pense qu'il faut s'attendre à ne jamais terminer. Faire sa généalogie, c'est long et fastidieux. Souvent, cette activité est perçue comme une passion pour retraités. Et c'est un fait, ce sont les retraités qui font le plus de généalogie. Ils ont le temps et sans doute l'envie de découvrir leurs racines. Mais c'est de moins en moins vrai. Je connais des jeunes qui se mettent à la généalogie.

Bien sûr, l'envie de connaître mes racines est aussi à la base de mes recherches, mais pas seulement. Pouvoir redonner de la consistance à des gens du peuple, souvent au bas de l'échelle sociale, me procure une certaine fierté. Un journalier, un laboureur ou un domestique, cela n'évoque pas grand chose. Ils étaient les pauvres du passé, souvent oubliés par la grande histoire.

Qu'était-ce donc que le métier de journalier ? Pour prendre un exemple, si vous avez un voisin qui taille les haies, fait du jardin, des petites réparations en échange d'une rémunération, vous pouvez déjà avoir une idée du travail d'un journalier. C'était quelqu'un qui travaillait à la journée, mais même davantage à la tâche. Les journaliers étaient nombreux dans le monde paysan, avant d'arriver de plus en plus dans les petites villes, encore à moitié rurales. Aujourd'hui, les personnes qui font les vendanges seraient qualifiés de "journaliers" aux XVIIIe et XIXe siècles.

Alors, en dehors d'être une passion, principalement pour retraités, qu'est-ce que la généalogie ? Littéralement, en grec, c'est "la connaissance des générations". Faire de la généalogie, c'est d'abord deux choses :

1. Etablir la liste des membres d'une famille, et donc une filiation, qui peut-être ascendante ou descendante.

2. Faire de l'histoire, et donc une recherche nécessitant une méthode.

Qui dit histoire, dit enquête. C'est le côté le plus plaisant de la démarche. Il s'agit de retrouver, à partir de quelques informations récentes, comme les dates de naissance des arrières-grand parents, plusieurs pans d'une histoire familiale, souvent modeste. Il y a toujours, au début, le vieux rêve du généalogiste, de trouver un noble et de remonter très loin dans le temps. En théorie, il est déjà possible d'avoir connaissance d'ancêtres nés, mariés et/ou décédés au XVIe siècle, voir, avec de la chance, fin XVe siècle (mais c'est très rare).

L'Ordonnance de Villers-Cotterêts (1539) est l'acte de naissance officiel des "registres des baptêmes". Mais il existe des registres plus anciens. L'exemple le plus connu est celui du village de Givry, en Saône-et-Loire, qui possède le plus vieil état civil de France. En fait, il s'agit d'un simple livre de compte destiné à recenser les sommes perçues lors des actes les plus communs de la vie quotidienne (naissance, mariage et décès). Il est parfois incomplet, mais couvre une partie du premier XIVe siècle (de 1303 à 1357), notamment au début de la guerre contre les Anglais et pendant la peste noire de 1348. Il s'agit également d'un précieux document historique.

Ces registres, modernisés à la fin du XVIIIe siècle, pour donner nos registres d'état-civil, sont une source indispensable pour toute recherche généalogique. Mais, si la généalogie est une mode en ce début de XXIe siècle, qu'en était-il par le passé ? Qui faisait de la généalogie et avait-elle la même signification qu'aujourd'hui ? Avoir une lignée ancienne était, pour les puissants, l'assurance d'êtres des sortes d'élus. Du moins, ils devaient leur puissance à leur naissance. Il est dès lors impossible de nier l'importance du nom pour les familles de la noblesse.

Dans ce blog, je vais à la fois parler des méthodes et des pratiques généalogiques, et de l'histoire de ma propre famille, en respectant la vie privée et en restant dans le cadre de la loi. 

Rédigé par Simon Levacher

Publié dans #présentation, #côté maternel, #côté paternel

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