Clément Modeste Levacher (1805-1860), maître-cordier et armateur
Publié le 16 Décembre 2024
Clément naît sous le Premier Empire et décède sous le Second. Il connaît le retour de Louis XVIII en 1815, puis les révolutions de 1830 et 1848, ainsi que la brève existence de la Deuxième République. Il naît pratiquement avec le Code Civil de 1804, qui révolutionne le droit civil et familial en France. Clément est enfin contemporain de la fin de l’essor démographique du XVIIIe siècle.
En 1805, au moment de la naissance de Clément, la Normandie est peuplée par près de 2,5 millions d’habitants, ce qui représente 9% de la population du pays. Pourtant, en 1851, la part de la Normandie dans la population du pays est tombée à 7,5%. En 1911, elle ne représentera plus que 6% de la population nationale. Seule la Seine-Inférieure (Seine-Maritime actuelle) n’est pas touchée par ce déclin démographique. Le canton de Saint-Valery-en-Caux perd pourtant près de 40% de sa population entre 1851 et 1911.
Clément est aussi contemporain de l’essor des peintures maritimes, comme ici avec le peintre Eugène Isabey (1803-1886), qui a peint « La jetée de Saint-Valery-en-Caux ».
Clément semble avoir voulu tirer profit de l’essor de la pêche. Malgré un petit essor dans les années 1850, il a vécu dans une sorte de période de transition entre l’essor économique de la fin du XVIIIe siècle et le déclin économique lié aux conséquences du Premier Empire.
La naissance de Clément
Clément Modeste Le Vacher est né le 20 floréal an XIII (10 mai 1805) à Criquebeuf-en-Caux, petite localité du Pays-de-Caux en Seine-Maritime. Ses parents sont Guillaume, maître cordier de 27 ans, et Rose Clotilde Guéroult, âgée de 22 ans (23 le 3 juin 1805 !). Le 1er témoin est son grand-oncle Clément Jean Legros, un marchand cordier. Le 2ème témoin est Jean Acher, un instituteur ami de la famille. Les témoins ont signé.
Je n’ai pas de preuve que Clément a été baptisé. Cependant, le Pays de Caux est très religieux, notamment le bourg d’Yport, qui dépendait de Criquebeuf-en-Caux (avant sa scission en 1843) et où Clément a habité de sa naissance à 1836 au moins.
De même, le canton de Saint-Valery-en-Caux, dans lequel Clément déménage avec sa famille vers 1836-1837, était aussi très religieux. D’après A. Cabantous, dans Le ciel dans la mer (1990), vers 1850-1852, les enfants du doyenné de Saint-Valery-en-Caux étaient tous baptisés dans les trois jours après la naissance. Seuls les trois derniers enfants de Clément sont nés à Saint-Valéry, mais ils ont sans doute été tous baptisés très rapidement après leur naissance.
Entre les années 1840 et 1870, 72,5% de la population du canton de Saint-Valery-en-Caux est fidèle à l’observance pascale (Pâques).
Clément évolue donc dans une culture catholique qui ne fait presque aucun doute sur sa religion. Je sais que son petit-fils Louis Pascal (né en 1877) s’est marié à l’église.
Son noyau familial
Du côté des ascendants de Clément, je manque encore de pas mal de dates et d’informations. Mais, ce qui apparaît, en regardant les métiers de ses aïeux, c’est qu’ils appartiennent globalement au monde artisanal (cordier, fileuse, cordonnier), agricole (meunier, laboureur), mais aussi maritime (marinier).
Guillaume Modeste Le Vacher (1777-1812), le père de Clément, est né le 6 novembre 1777 à Contremoulins. Il a été baptisé le lendemain par le vicaire Liot. Il est le fils de Dominique Le Vacher, laboureur, et de Marie Anne Loisel, sans profession déclarée.
Son parrain est Guillaume Modeste Le Bourgeois, un meunier de Ganzeville. Il faut savoir que le grand-père de Guillaume, Nicolas Le Vacher, est aussi meunier et qu’il s’agit d’un métier alors répandu dans la famille. Sa marraine est Marie Anne Lépiller, veuve d’un domestique de Thiergeville. Le père est absent au baptême.
Guillaume est orphelin de père dès 1778, et sa mère retourne dans sa famille, sans que je sache si des liens sont conservés avec sa belle-famille. Guillaume grandit à Criquebeuf-en-Caux et il semble avoir appris son métier de cordier auprès de son oncle Clément Legros, peut-être une sorte de père de substitution.
En 1804, Guillaume épouse Rose Clotilde Guéroult, dont il aura trois enfants. Clément naît dès 1805. C’est l’aîné. Rose Clotilde Guéroult (1782-1856) est née et a été baptisée le 3 juin 1782. Son père est Jean Jacques Guéroult (1749-1807), de Criquebeuf également, qui est cordonnier. Sa mère est Marguerite Colastique Vasselin (1760-1816), sans profession connue.
Après la mort de son époux, en 1812, elle va se remarier trois ans plus tard. En 1815, elle épouse ainsi, à Criquebeuf, un perquilleur de Vattetot-sur-Mer, Pierre Urbain Malandain. Avec lui elle aura deux autres enfants. Ce remariage semble assez bien accepté par la famille. En tout cas, en 1846, Clément, qui a alors 41 ans, est présent comme témoin au mariage de son demi-frère Prosper Lubin.
Rose décède en 1856 à Yport, âgée de 73 ans. Chose assez rare pour l’époque, elle a pu connaître deux de ses arrière-petits-enfants : Louis Bénard, né en 1853 et Aurélie Clarisse Bénard, née en 1854.
Clément a donc des frères et sœurs, ainsi qu'un demi-frère et une demi-sœur, issus des deux mariages de sa mère. C’est l’aîné. Après lui arrive Frédéric Prosper qui meurt encore bébé. Ensuite, arrive Marine Françoise (1810-1880). Après le remariage de sa mère, arrive Prosper en 1815, puis Ismérie en 1816. Peut-être y en a-t-il d’autres, mais alors je n’en ai pas connaissance.
Clément a eu une fille Louise Berthe, née en 1850, qui a épousé en 1872 le fils d’Ismérie et Pascal Emmanuel Tougard, Pascal Onézime, né en 1848. Or, ce couple, qui n’a pas eu d’enfants, sera à l’origine de l’entreprise familiale de saurissage et de sècherie dans le dernier quart du XIXe siècle. Il a donc une place à part dans l’histoire familiale.
Je ne connais pas précisément l’instruction que Clément a pu recevoir. Néanmoins, une des lois régissant l’instruction publique sous le Consulat est la Loi du 11 floréal an X (1er mai 1802). Elle prévoit notamment la création d’écoles primaires à la discrétion des communes. Sous l’Empire, Napoléon, pour faire face à un nombre insuffisant d’instituteurs (le métier étant assez précaire), rappel les Frères de la doctrine chrétienne. Il ne semble pas que Clément ait connu ce qu’on appelle l’enseignement mutuel, qui se développe en Seine-Inférieure surtout à partir de 1815.
Toutefois, Clément semble avoir appris à lire, écrire et compter, même s’il paraît presque certains qu’à partir de l’âge de 14-16 ans, les jeunes de la famille commençait l’apprentissage d’un métier. C’est ce qui se passe pour les enfants de Clément, à la lecture des recensements. De même, Clément a sans doute connu Jean Acher, un ami de la famille, témoin lors de sa naissance, et qui était instituteur.
Clément, maître-cordier
Le premier métier que Clément a fait, à ma connaissance, c’est celui de cordier. Le cordier est celui qui fabrique des cordes. Au XIXe siècle, il en existait de toutes sortes. Durant toute la première partie du siècle, une corderie se confondait souvent avec une filature. Elle était encore très artisanale et se mécanisera progressivement. Celui qui en avait la charge est un maître-cordier. Soit c’est l’ouvrier qui a le plus d’expérience, soit c’est souvent le patron (qui a aussi souvent une certaine expérience du métier).
Les manuels spécialisés des années 1830 parlent de corderie marchande. La corderie était souvent installée dans une cour, le plus souvent à l’abri du soleil. Pour fabriquer les cordes, la technique utilisée est celle du commettage.
Clément hérite son métier de son père, Guillaume, qui était aussi cordier. Il a lui-même été formé à ce métier par son oncle Clément Legros. D’ailleurs, je soupçonne que le prénom de Clément vient de là. Clément formera plus tard ses enfants au métier de cordier. D’ailleurs, en 1875, dans le journal Le XIXe siècle, un Levacher de Saint-Valery-en-Caux (sans doute Pierre, le fils aîné de Clément) est mentionné comme ayant exposé des cordages à l’Exposition des Industries maritimes et fluviales. Cela démontre en tout cas qu’il y avait une certaine qualité dans les cordages et que la famille le mettait sans aucun doute en avant.
Au final, je ne sais pas comment Clément en vivait concrètement, car il était aussi armateur par ailleurs, mais je pense qu’il en vivait plutôt bien pour l’époque. En effet, cette activité a été transmise de père en fils dans la famille jusqu’au début du XXe siècle. Jules Levacher, le petit-fils de Clément, était contremaître dans une corderie au Havre à sa mort en 1935.
Clément, exempté de service militaire ?
Je n’ai pas d’informations sur le service militaire de Clément Modeste. A l’époque, le service militaire était organisé par la Loi du 10 mars 1818, dite « Loi Gouvion Saint-Cyr ». Elle prévoyait la constitution d'une armée de 240 000 hommes.
L’appel se faisait soit sur la base du volontariat, soit par tirage au sort. Les hommes de 20 ans étaient concernés. Ils devaient effectuer un service de 6 ans. Les jeunes gens ne pouvaient pas se marier, même s’ils n’étaient pas appelés, car ils devaient être disponible « au cas où ».
Cependant, il existait de nombreuses exemptions de service, pour les orphelins ou encore pour les fils aînés et pour certaines professions. Clément étant le fils aîné, sans doute a-t-il échappé au service. En plus, il a pu se marier à 24 ans, ce qui conforte l’hypothèse d’une exemption.
Le 7 mai 1829, Clément épouse Mélanie Lefebvre à Criquebeuf-(en-Caux. Clément est alors un maître cordier de 24 ans (25 le 10 mai !). Mélanie Désirée Lefebvre est quant à elle une couturière de 19 ans. Le père de l’époux, Guillaume, est décédé à l’hôpital d’Anvers en 1812 (même si je n’ai pas trouvé de preuve de ce décès, pourtant indiqué dans l’acte de mariage). La mère de l’époux, Rose Guéroult, est présente et consentante.
L’épouse, Mélanie Désirée Lefebvre est née le 23 juin 1810 à Gerville, en Seine-Maritime. Sa famille est originaire de Vattetot-sur-Mer au XVIIIe siècle. Les parents de l’épouse, Pierre Lefebvre et Marie Anne Levasseur, sont décédés en 1819. Au moment du mariage elle est orpheline, mineure et demeure aux Loges. C’est un conseil de famille, réuni chez le Juge de Paix de Fécamp, qui autorise le mariage et nomme comme tuteur son oncle Louis Emmanuel Lefebvre.
Clément et Mélanie ont pu se rencontrer à Criquebeuf-en-Caux. La sœur de Mélanie, Rose Victoire, est en effet mariée à un cultivateur du village, Pierre Bernard Enault. Ce dernier est témoin au mariage. Était-il aussi un ami de Clément ?
Clément et Mélanie ont eu 6 enfants : Pierre Modeste (1830-1899), Marine Mélanie (1832-1899), un enfant mort-né (1836), Hortense Victorine (1837-1855), Prosper Albert (1844-1891) et Louise Berthe (1850-1914).
De son vivant, le couple a perdu sa fille Hortense en 1855. Ce décès semble avoir beaucoup affecté la famille à l’époque, même si je n’en connais pas la cause. Peut-être d’une des nombreuses maladies qui circulaient à ce moment-là ?
Clément a aussi connu 4 de ses petits-enfants, enfants de sa fille Marine et Jacque Bénard : Louis Modeste en 1853, Aurélie Clarisse en 1854, Jacques Albert en 1856 (né à la maison d’arrêt d’Yvetot alors que sa mère était emprisonnée) et Augustine Mélanie en 1858.
La famille de Clément apparaît dans les deux premiers recensements de Saint-Valéry-en-Caux : 1841 et 1851. Dans celui de 1841, il est dit cordier et est appelé Modeste, ce qui n’est plus le cas en 1851. De même sa fille aînée est dite s’appeler Mélanie, comme sa mère, alors que son premier prénom est Marine.
En 1851, les enfants du couple sont tous nés. Est aussi présent un Jean-Baptiste Lefebvre, qui est dit ouvrier cordier, sans que sache s’il y a un lien de parenté avec Mélanie Lefebvre, la femme de Clément. Était-il un frère dont je n’aurais pas connaissance ? Enfin, en 1851, Pierre Modeste, le fils aîné de Clément, est mentionné comme étant également ouvrier cordier. Né en 1830, il a alors 21 ans.
Clément assiste seulement au mariage de sa fille Marine. Le 4 août 1852, la famille s’est sans doute réunie chez un notaire de Saint-Valery-en-Caux, Maître Gallemand, car un contrat de mariage y a été signée entre Marine Levacher et Jacques Bénard. Marine est mineure et habite encore chez ses parents d’après l’acte de mariage. Dès lors, il lui faut l’autorisation de son père pour se marier. Clément est présent, ainsi que Mélanie Lefebvre.
Le 9 août, Marine épouse ainsi Jacques Louis Bénard, un valeriquais de 19 ans, maréchal-ferrant qui habite Grand’route d’Amont, comme la famille Levacher. Il est orphelin. Sa mère, Catherine Coursier, est décédée quelques mois seulement après sa naissance. Son père, Jacques Philippe Bénard, aussi maréchal-ferrant, est lui décédé alors que Jacques Louis avait un peu plus de 3 ans et demi. Il a donc été élevé par ses grands-parents. En 1852, il n’a plus que ses grands-parents maternels : Pierre Coursier (74 ans, ancien cultivateur) et Marie Blanchard (73 ans). Ils consentent au mariage, Jacques Louis étant mineur.
Je n’ai aucune photographie de Clément, ni de sa famille. Il est mort trop tôt dans le XIXe siècle. En revanche je dispose d’une photo de son fils, Pierre, et de sa fille Louise, ainsi que de certains de ses petits-fils, les enfants de Pierre.
Faillite de Clément
Une découverte récente que j'ai faite, c'est que Clément a aussi été armateur, en plus de son activité principale de maître-cordier. Une activité qui le conduit à la faillite. Clément armait pour la pêche à la morue.
J’ai trouvé quelques informations dans le livre du Dr Lecoutre, Saint-Valéry-en-Caux, publié initialement en 1895. Le nombre de navires armés dans la commune est assez réduit durant la vie de Clément :
- 1830 : 5 bateaux
- 1840 : 12 bateaux
- 1850 : 5 bateaux
- 1860 : 3 bateaux.
L’armateur fournissait la nourriture et les boissons pour l’équipage, ainsi que le matériel de pêche. Un armement pouvait coûter environ 40. 000 Fr à l’armateur (c’est beaucoup !). Le marin se voit donner par l’armateur une somme de 300 Fr afin qu’il puisse s’équiper et, en fonction de sa réputation, il peut recevoir entre 100 et 200 Fr par le capitaine. Pour les avaries du bateau, du départ à la vente de la dernière morue, elles sont réparties comme suit : 4/5ème par l’armateur et 1/5ème par l’équipage.
Clément est mentionné avec son fils (sans doute Pierre Modeste, né en 1830) dans un arrêt du 16 mars 1860 de la Cour Impériale de Rouen.
C’est une question technique de droit concernant le cas d’un acte de francisation de 1858, dans le cadre d’un nantissement commercial (une sûreté réelle prise par un créancier sur un navire) concernant le bateau Jeune-Albert (construit en 1857 dans les chantiers de Dieppe). Ce nom est sans doute une référence à Prosper Albert, le dernier fils de Clément, né en 1844.
Le créancier, M. Lemaître, lorsque les Levacher père & fils font faillite en 1859, réclame à tire de privilège les 12 000 fr. qu’il a prêté en 1857. Or, le syndic nommé par le Tribunal de Commerce de Saint-Valery-en-Caux, M. Follin, lui oppose que la somme n’apparaît sur aucun acte.
Finalement, sur ce fondement, la Cour ne reconnaît pas à M. Lemaître le privilège qu’il réclame, même si cela ne le prive pas de réclamer ses autres créances.
Les lieux de vie de Clément et sa famille
Je ne connais que deux lieux de vie de Clément durant sa vie : Criquebeuf-en-Caux, puis Saint-Valery-en-Caux.
Clément évolue dans un environnement d’abord rural, puis maritime. Il est né à Criquebeuf-en-Caux, ainsi que ses frères et sœurs issus des deux mariages de sa mère : Frédéric, Marine, Prosper et Ismérie. Clément va également se marier à Criquebeuf et ses trois premiers enfants (Pierre, Marine et un mort-né) vont naître dans ce village, et même plus précisément à Yport, alors un hameau, qui deviendra une commune indépendante en 1843.
Entre février 1836 et septembre 1837, la famille déménage à Saint-Valery-en-Caux pour une raison qui m’échappe (sans doute économique). Clément va encore avoir trois enfants dans cette ville : Hortense, Prosper et Louise. De ses enfants, Pierre et Marine célèbreront leur mariage à Saint-Valery-en-Caux, mais Louise le célèbrera à Yport.
Criquebeuf-en-Caux est un bourg d’environ 1 500 habitants en 1800. Il est constitué d’un important hameau, celui d’Yport, qui deviendra une commune indépendante en 1843. Yport est un très ancien site de pêche. Avant la conquête romaine, il était occupé par la tribu des Calètes. Yport était relié à la voie romaine qui allait de Fécamp à Etretat. C’est seulement au XIXe siècle que le village connaît un réel essor grâce à la pêche. La population avait une spécificité linguistique : elle parlait un patois dénommé parler d’Yport.
Saint-Valery-en-Caux apparaîtrait pour la première fois dans une charte normande de la fin du Xe siècle, qui atteste l’existence d’un village à l’emplacement actuel de la ville. La ville sera ravagée par Charles le Téméraire au XVe siècle. C’est une station balnéaire prisée des parisiens tout au long du XIXe siècle et jusqu’à la veille de la Première Guerre Mondiale. Clément a du voir les premiers touristes de la bonne société venir à la mer. La ville connaît un essor démographique jusque dans les années 1840, avant de régresser. Aujourd’hui, la ville a environ 4 000 habitants, soit moins qu’à l’époque de Clément.
Clément Modeste Levacher décède le 19 novembre 1860 à 11 heures du matin, en son domicile rue des Dieppes, à Saint-Valery-en-Caux. Il a 55 ans. Deux amis de Clément sont cités comme témoins : Auguste Dupuis, un charpentier de navire de 26 ans et Jean Degrave, un préposé aux douanes de 45 ans.
Lors du recensement de 1851, Clément demeure 28 Grand' route d’Amont à Saint-Valery-en-Caux. Dans le recensement de 1861, effectué peu après sa mort, la famille demeure 3 rue des Corderies (c’est encore cette adresse en 1872). Malgré des noms de rue et des numéros différents, l’adresse de la famille semble correspondre à la même maison depuis 1841, comme nous l'avons vu.
Conclusion
Contrairement à son fils Pierre, sur qui j’ai déjà entendu des anecdotes, Clément est longtemps resté un inconnu. Au début de mes recherches généalogiques, il y a 20 ans, j’ignorais même jusqu’à son lieu et sa date de décès. J’espère avoir pu contribuer à éclairer un peu plus la vie de cet ancêtre.
Concernant sa participation à la vie de la communauté, je n’en ai aucune trace. Néanmoins, il semble avoir progressivement intégré la petite bourgeoisie locale. Ses fils se retrouvent dans des institutions locales. D’après les histoires familiales, son fils Pierre aurait été Président de la caisse de secours des marins (ce que je n’ai pas pu vérifier). Son fils Prosper sera lui premier adjoint municipal de Saint-Valery-en-Caux et juge suppléant au Tribunal de Commerce (c’est indiqué sur son acte de décès).